PASTEF suit les dérives de son leader

FM

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Depuis son accession au pouvoir en 2024, le parti PASTEF-Les Patriotes et son leader, le Premier ministre Ousmane Sonko, se trouvent au cœur d’une tempête politique incessante. L’euphorie de la victoire électorale a rapidement cédé la place à une multiplication des attaques visant directement le chef du gouvernement, dans ce qui apparaît comme une stratégie délibérée de l’opposition pour déstabiliser l’exécutif et freiner l’élan du nouveau régime.

Les critiques, émanant de divers horizons – opposition politique, segments de la société civile et chroniqueurs – s’accumulent. Elles touchent à des aspects aussi bien personnels qu’administratifs, créant un climat de tension permanente autour de la figure d’Ousmane Sonko. L’objectif avoué de cette pression semble être de « mettre à terre le gouvernement » en s’attaquant à sa pierre angulaire.

C’est dans ce contexte de harcèlement persistant que s’est déroulé le récent lancement du Conseil National de PASTEF. Face aux cadres du parti PASTEF, Ousmane Sonko a laissé transparaître une exaspération palpable. Visiblement à bout de patience face à ses détracteurs, il a rompu avec une certaine réserve pour lancer un appel retentissant à ses troupes. Il a donné le « feu vert » aux cadres du parti pour le soutenir publiquement et, de manière plus marquante, pour « délaisser les médias ennemis ».

Ce message a été reçu cinq sur cinq par les cadres de PASTEF. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs points de presse ont été organisés par des figures du parti, défendant avec une nouvelle vigueur les actions et la vision du Premier ministre. Parallèlement, une stratégie de boycott de certains organes de presse, jugés hostiles ou partiaux, a commencé à se dessiner, manifestant une volonté de ne plus alimenter ceux qui, selon eux, participent à la campagne de dénigrement.

Cependant, cette riposte, aussi légitime puisse-elle paraître aux yeux du pouvoir, risque de se transformer en une arme à double tranchant. En répondant coup pour coup aux « aboyeurs » et en s’engageant dans une bataille médiatique quotidienne, Ousmane Sonko pourrait involontairement tomber dans le piège tendu par ses opposants.

L’arène politique sénégalaise est connue pour sa vivacité et son goût du débat, mais aussi pour sa capacité à consumer l’énergie des acteurs. En se laissant entraîner dans des polémiques incessantes, le gouvernement risque de « poser la caravane », c’est-à-dire de dévier de sa trajectoire principale. Or, l’ambitieuse « Vision 2050 », qui promet un Sénégal souverain,juste et prospère, est actuellement « sur la piste de décollage ». Chaque minute passée à répondre aux attaques, à se justifier ou à orchestrer des ripostes médiatiques est une minute perdue pour la mise en œuvre des réformes structurelles et des projets de développement cruciaux pour l’avenir du pays.

La capacité du leadership de PASTEF à faire la part des choses entre la nécessité de défendre son action et l’impératif de se concentrer sur les priorités nationales sera un défi majeur. La sagesse politique consistera à ne pas laisser les « dérives » des attaques de l’opposition détourner le gouvernement de sa feuille de route, au risque de voir la « Vision 2050 » retardée, voire compromise.