Faye Massata
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Lors de l’installation du Conseil national de son parti, Pastef-Les Patriotes, le Premier ministre Ousmane Sonko a délivré un discours ferme, affirmant sa détermination à consolider sa place au sein de l’exécutif. Face aux appels à la démission, Sonko s’est montré inflexible, s’appuyant sur sa légitimité politique et son rôle central dans l’alternance.
« Je ne démissionnerai pas, je ne bougerai d’un centimètre », a-t-il lancé, répondant aux « pressions » de l’opposition. « J’ai une responsabilité dans la gestion du pouvoir. »
Sonko a tenu à rappeler son rôle pivot dans la conquête du pouvoir, de la désignation de Bassirou Diomaye Faye comme candidat présidentiel à la direction de la liste de la coalition aux législatives. « Qui peut revendiquer plus que moi ce que nous avons bâti pour penser que je devrais démissionner ? » a-t-il interrogé, balayant ainsi les critiques sur sa prétendue illégitimité. Pour le leader de Pastef, sa position n’est pas qu’une fonction, mais l’incarnation d’une dynamique politique issue du choix populaire.
Tout en rejetant l’idée de céder à la pression, il a tenu à souligner qu’il demeure sous l’autorité du chef de l’État, reconnaissant sa pleine souveraineté. « Le Sénégal n’a pas de crise, il a un problème d’autorité », a-t-il déclaré, appelant à un renforcement de l’action gouvernementale sans entrave. Cette analyse vise à ramener le débat sur les enjeux de gouvernance, loin des attaques personnelles.
La question judiciaire a également été un point fort de son intervention. Sonko a catégoriquement démenti les rumeurs de sollicitation d’audience auprès de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS). Il a profité de l’occasion pour critiquer ouvertement l’attitude d’une partie du corps judiciaire sous l’ancien régime.
« Il y a deux ans, certains magistrats ont été instrumentalisés pour emprisonner des innocents ou bloquer des candidatures. Ils n’ont jamais protesté. Aujourd’hui, ils redécouvrent leur voix ? »
Par cette prise de position, Ousmane Sonko entend redéfinir le rôle de l’exécutif vis-à-vis de la justice, rappelant que l’État est le garant de l’orientation des politiques publiques. « La justice ne leur appartient pas. Nous sommes l’État, et c’est nous qui orientons l’administration », a-t-il affirmé sans détour.