
Malgré le fait qu’elles représentent 16 % de la population mondiale, les personnes handicapées sont confrontées à des disparités majeures en matière de santé. Elles subissent des taux de mortalité prématurée plus élevés, des résultats de santé moins bons et un risque accru de maladies par rapport à la population générale.
Lors du récent Sommet mondial sur le handicap à Berlin, Mme Mohammed a délivré un message vidéo puissant, affirmant que garantir des opportunités aux personnes handicapées est une question de dignité, d’humanité et de droits humains. Elle a souligné que cela met à l’épreuve non seulement nos valeurs communes, mais relève aussi du simple bon sens.
La Vice-Secrétaire générale a attiré l’attention sur la situation précaire des populations vivant dans des zones de conflit telles que Gaza, l’Ukraine et le Soudan. Elle a noté avec une profonde préoccupation que Gaza compte désormais le plus grand nombre d’enfants amputés de l’histoire moderne. Elle a également dénoncé le fait que les personnes handicapées y rencontrent trop souvent des voies d’évacuation, des abris et des services inaccessibles, ce qui constitue une violation de leurs droits fondamentaux et de leur dignité. Les recherches de l’ONU confirment que les personnes handicapées sont fréquemment parmi les premières victimes des conflits.
Pour illustrer cette tragédie, la Vice-Secrétaire générale a évoqué le cas de Mai, une jeune Palestinienne qui travaillait pour les Nations Unies à Gaza. Malgré sa dystrophie musculaire et son fauteuil roulant, Mai a réalisé ses rêves, devenant une brillante développeuse de logiciels. Cependant, comme l’a révélé Mme Mohammed, Mai a été tuée avec sa famille en novembre 2023. Cette histoire met en lumière la brutalité des conflits sur les populations les plus vulnérables.
Les droits des personnes handicapées sont solidement ancrés dans le droit international grâce à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, adoptée par les Nations Unies en 2006. Ce traité, considéré comme le premier instrument global des droits humains du 21e siècle, vise à clarifier comment l’ensemble des droits s’appliquent aux personnes handicapées et à identifier les aménagements nécessaires pour leur permettre d’exercer ces droits pleinement.
Cependant, malgré l’adoption de cette Convention, des défis majeurs persistent. Environ 90 % des pays en développement ont désormais des lois ou des politiques protégeant l’éducation des personnes handicapées, mais seulement un tiers de ces pays disposent d’écoles accessibles. De plus, la moitié des personnes handicapées dans ces mêmes pays se heurtent à des problèmes de transport.
Mme Mohammed a insisté : « Derrière ces chiffres, il y a des personnes. » Elle a dépeint une réalité où des enfants sont exclus des salles de classe, des adultes ne peuvent se rendre au travail et des familles sont privées de services essentiels. « Cela doit changer. Et nous devons tous y participer », a-t-elle déclaré avec conviction.
Le Sommet mondial sur le handicap 2025, qui s’est tenu à Berlin les 2 et 3 avril, a rassemblé quelque 4 000 participants. Il a été organisé conjointement par les gouvernements jordanien et allemand, en collaboration avec l’Alliance internationale pour les personnes handicapées, témoignant d’un engagement continu envers cette cause cruciale.